Grand Récital Yevgeny SUDBIN
Une soirée qui restera dans les mémoires, un récital qui n'a laissé personne indifférent.
Pour résumer, c'est un très grand pianiste, un pianiste russe à la technique éblouissante.
Mais c'est un pianiste "clivant" comme on dit à présent.
A l'entracte, après sa Sonate n° 47 de Haydn, sa Ballade n° 4 de Chopin et l'Isle Joyeuse de Debussy, les avis étaient on ne peut plus partagés : les uns étaient enthousiasmés par sa puissance, sa lecture des œuvres et sa liberté qui transparaissait de son interprétation, les autres déploraient sa puissance, voire sa brutalité, sa virtuosité sans âme (des spectatrices polonaises y voyaient même un outrage à Chopin!!!)
Sa deuxième partie comprenait la Ballade n°3 de Chopin, l'Etude n°10 op.8, la Mazurka n°3 op.25 et la Sonate n°9 op.68 de Scriabine et la Danse macabre de Saint-Saëns (arrangements Liszt/Horowitz/Sudbin).
Pour ma part au bout du compte, je suis plutôt du second camp : je l'ai trouvé très significatif de l'école russe du piano qui nous sortait souvent ce qu'on appelait "les briseurs d'ivoire".
Je l'ai trouvé très bon dans Haydn car très rigoureux, très clair dans son jeu avec un piano "plein", bien que déjà un peu trop puissant à mon goût.
J'ai détesté ses Chopin qui pour moi n'ont pas été du Chopin : pour moi les Ballades ne sont pas des drames absolus et angoissés à traiter furieusement.
Où est la nostalgie de la 4è? Où est le balancement de la 3è?
Sudbin ne crée pas l'atmosphère passionnément poétique que je recherche chez Chopin.
Son Chopin n'est pas mon Chopin.
Son Debussy n'est pas non plus le mien.
Malgré sa technique sans faille, il n'y a pas la clarté de la musique française dans son jeu.
J'ose espérer que c'est parce qu'il n'en a pas été satisfait non plus qu'il nous a redonné cette Isle joyeuse en bis en la jouant de façon moins violente, version que j'ai préférée… à moins que je m'y sois déjà habituée!
J'ai eu l'impression que l'identité de la musique de Chopin et de la musique française de Debussy était passée à travers le prisme russe!
En revanche, j'ai adoré son Scriabine.
Là, Monsieur Sudbin, vous savez créer l'atmosphère Scriabine; vous avez magnifiquement retraduit sans afféterie les délicatesses de l'Etude et de la Mazurka et sans brutalité les angoisses et les noirceurs de sa Sonate. Chapeau!
Pour l'espace de quelques minutes vous nous avez joué "Vladimir is back" avec la Danse macabre revue et corrigée. Impressionnant de virtuosité, certes! Mais intérêt musical?
Merci pour l'Etude n° 2 de Scriabine que vous nous avez offerte en "encore" particulièrement inspiré et pour nous avoir redonné en bis la 2è version de l'Isle joyeuse!
Pour moi, après ce récital, vous resterez Monsieur Scriabine.
Une soirée qui restera dans les mémoires, un récital qui n'a laissé personne indifférent.
Pour résumer, c'est un très grand pianiste, un pianiste russe à la technique éblouissante.
Mais c'est un pianiste "clivant" comme on dit à présent.
A l'entracte, après sa Sonate n° 47 de Haydn, sa Ballade n° 4 de Chopin et l'Isle Joyeuse de Debussy, les avis étaient on ne peut plus partagés : les uns étaient enthousiasmés par sa puissance, sa lecture des œuvres et sa liberté qui transparaissait de son interprétation, les autres déploraient sa puissance, voire sa brutalité, sa virtuosité sans âme (des spectatrices polonaises y voyaient même un outrage à Chopin!!!)
Sa deuxième partie comprenait la Ballade n°3 de Chopin, l'Etude n°10 op.8, la Mazurka n°3 op.25 et la Sonate n°9 op.68 de Scriabine et la Danse macabre de Saint-Saëns (arrangements Liszt/Horowitz/Sudbin).
Pour ma part au bout du compte, je suis plutôt du second camp : je l'ai trouvé très significatif de l'école russe du piano qui nous sortait souvent ce qu'on appelait "les briseurs d'ivoire".
Je l'ai trouvé très bon dans Haydn car très rigoureux, très clair dans son jeu avec un piano "plein", bien que déjà un peu trop puissant à mon goût.
J'ai détesté ses Chopin qui pour moi n'ont pas été du Chopin : pour moi les Ballades ne sont pas des drames absolus et angoissés à traiter furieusement.
Où est la nostalgie de la 4è? Où est le balancement de la 3è?
Sudbin ne crée pas l'atmosphère passionnément poétique que je recherche chez Chopin.
Son Chopin n'est pas mon Chopin.
Son Debussy n'est pas non plus le mien.
Malgré sa technique sans faille, il n'y a pas la clarté de la musique française dans son jeu.
J'ose espérer que c'est parce qu'il n'en a pas été satisfait non plus qu'il nous a redonné cette Isle joyeuse en bis en la jouant de façon moins violente, version que j'ai préférée… à moins que je m'y sois déjà habituée!
J'ai eu l'impression que l'identité de la musique de Chopin et de la musique française de Debussy était passée à travers le prisme russe!
En revanche, j'ai adoré son Scriabine.
Là, Monsieur Sudbin, vous savez créer l'atmosphère Scriabine; vous avez magnifiquement retraduit sans afféterie les délicatesses de l'Etude et de la Mazurka et sans brutalité les angoisses et les noirceurs de sa Sonate. Chapeau!
Pour l'espace de quelques minutes vous nous avez joué "Vladimir is back" avec la Danse macabre revue et corrigée. Impressionnant de virtuosité, certes! Mais intérêt musical?
Merci pour l'Etude n° 2 de Scriabine que vous nous avez offerte en "encore" particulièrement inspiré et pour nous avoir redonné en bis la 2è version de l'Isle joyeuse!
Pour moi, après ce récital, vous resterez Monsieur Scriabine.