Récital Judith JAUREGUI
Je ne la connaissais pas cette Judith JAUREGUI que le programme du Festival toujours juste et bien documenté présentait comme la relève de la grande Alicia de Larrocha.
Donc, pour mieux profiter du concert, je me suis renseignée de mon côté.
Et j'ai trouvé un blog fort bien fait qui relatait le récital qu'elle a donné à Montpellier le 16 juillet dernier.
Je vous fais donc partager son avis - qui est le mien - sur cette artiste injustement méconnue et sur les pièces communes à son récital et à ce que nous avons entendu ce soir à Nohant :
"Ignorerait-on qu’elle a dédié son dernier enregistrement à la grande Alicia de Larrocha que le rapprochement s’imposerait naturellement. Comme elle, née Espagnole, évidemment, formée très jeune dans son pays, puis auprès de grands maîtres, à Munich en particulier, elle en a adopté le répertoire, et mieux encore, l’approche si particulière du clavier………
De l’ami d’Alicia de Larrocha, Federico Mompou, les Scènes d’enfants, 5 pièces claires, fraîches, animées d’un lyrisme pudique (qu’apprécie à juste titre Philippe Cassard).
Trois des chefs d’œuvres d’Albeniz, tirés de la Suite opus 47 couronnent magnifiquement ce concert.
Granada, avec un modelé, une délicatesse rares, Asturias qui paraît un jeu malgré son staccato redoutable, et enfin Aragon, avec le flamboiement virtuose de la jota, toutes les facettes de l’extraordinaire talent de Judith Jáuregui sont là. Cela respire sainement, naturellement. Au matin d’une très belle carrière, cette grande pianiste nous ravit par la maturité et la fraîcheur de son jeu, au toucher exceptionnel. Heureux auditeurs, non seulement de la salle Pasteur, mais aussi de France Musique, puisque le concert était diffusé en direct !"
Spécifiques à son récital de ce soir, quelques Chopin, bien évidemment.
- les 3 Impromptus, trop rarement joués, qu'elle a interprétés sereinement et de façon très inspirée, et non pas comme la plupart du temps en pièces de virtuosité :
- le 1er délicat et pas trop presto, ce qui permet d'apprécier toutes les subtilités harmoniques de Chopin (mais pourquoi comme toujours cette lenteur, ce rubato et cette douceur du passage central non voulues par Chopin qui l'indique forte , avec des accentuations et sans variation de tempo?),
- belle inspiration dans le second avec son superbe chant de main gauche derrière la folie de la main droite qui le termine,
- et enfin un vrai "Tempo giusto" et non un "Presto" dans le troisième qui lui a permis de nous faire partager sa dentelle harmonique et le chant de violoncelle de la partie centrale.
Et tous, sans que ce soit comme trop souvent noyé dans la pédale alors qu'il n'y en a que très peu dans la partition.
Judith JAUREGUI a un usage très fin de la pédale.
- la 1ère Ballade op.23 et deux Nocturnes, n° 17 op.62 n° 1 et le posthume en do dièse mineur, lyrique pour la première et magnifiquement chantés pour les derniers et pour terminer en apothéose - et à nouveau pour nous - l'Andante spianato et la Grande Polonaise - différente de celle de la veille mais toute aussi brillante.
NB : Tous les ans on a droit à un ou plusieurs "tubes" : l'année passée, c'était les Préludes, cette année, le 3è Scherzo , la Mazurka op.17/4 et l'Andante spianato avec sa grande Polonaise.
C'est un peu dommage, mais qu'importe! car d'une part, c'est toujours très bien joué et d'autre part, cela permet une comparaison entre les artistes sur une œuvre qu'on aime.
Deux bis dans l'esprit du récital : " Sevilla" de la Suite Espanola et "Pagodes" de Debussy où elle nous a confirmé son art du toucher.
Et, en plus, une réelle empathie avec l'auditoire et comme m'ont dit mes amis festivaliers, elle est belle avec une belle prestance , ce qui ne gâche rien!
Je ne la connaissais pas cette Judith JAUREGUI que le programme du Festival toujours juste et bien documenté présentait comme la relève de la grande Alicia de Larrocha.
Donc, pour mieux profiter du concert, je me suis renseignée de mon côté.
Et j'ai trouvé un blog fort bien fait qui relatait le récital qu'elle a donné à Montpellier le 16 juillet dernier.
Je vous fais donc partager son avis - qui est le mien - sur cette artiste injustement méconnue et sur les pièces communes à son récital et à ce que nous avons entendu ce soir à Nohant :
"Ignorerait-on qu’elle a dédié son dernier enregistrement à la grande Alicia de Larrocha que le rapprochement s’imposerait naturellement. Comme elle, née Espagnole, évidemment, formée très jeune dans son pays, puis auprès de grands maîtres, à Munich en particulier, elle en a adopté le répertoire, et mieux encore, l’approche si particulière du clavier………
De l’ami d’Alicia de Larrocha, Federico Mompou, les Scènes d’enfants, 5 pièces claires, fraîches, animées d’un lyrisme pudique (qu’apprécie à juste titre Philippe Cassard).
Trois des chefs d’œuvres d’Albeniz, tirés de la Suite opus 47 couronnent magnifiquement ce concert.
Granada, avec un modelé, une délicatesse rares, Asturias qui paraît un jeu malgré son staccato redoutable, et enfin Aragon, avec le flamboiement virtuose de la jota, toutes les facettes de l’extraordinaire talent de Judith Jáuregui sont là. Cela respire sainement, naturellement. Au matin d’une très belle carrière, cette grande pianiste nous ravit par la maturité et la fraîcheur de son jeu, au toucher exceptionnel. Heureux auditeurs, non seulement de la salle Pasteur, mais aussi de France Musique, puisque le concert était diffusé en direct !"
Spécifiques à son récital de ce soir, quelques Chopin, bien évidemment.
- les 3 Impromptus, trop rarement joués, qu'elle a interprétés sereinement et de façon très inspirée, et non pas comme la plupart du temps en pièces de virtuosité :
- le 1er délicat et pas trop presto, ce qui permet d'apprécier toutes les subtilités harmoniques de Chopin (mais pourquoi comme toujours cette lenteur, ce rubato et cette douceur du passage central non voulues par Chopin qui l'indique forte , avec des accentuations et sans variation de tempo?),
- belle inspiration dans le second avec son superbe chant de main gauche derrière la folie de la main droite qui le termine,
- et enfin un vrai "Tempo giusto" et non un "Presto" dans le troisième qui lui a permis de nous faire partager sa dentelle harmonique et le chant de violoncelle de la partie centrale.
Et tous, sans que ce soit comme trop souvent noyé dans la pédale alors qu'il n'y en a que très peu dans la partition.
Judith JAUREGUI a un usage très fin de la pédale.
- la 1ère Ballade op.23 et deux Nocturnes, n° 17 op.62 n° 1 et le posthume en do dièse mineur, lyrique pour la première et magnifiquement chantés pour les derniers et pour terminer en apothéose - et à nouveau pour nous - l'Andante spianato et la Grande Polonaise - différente de celle de la veille mais toute aussi brillante.
NB : Tous les ans on a droit à un ou plusieurs "tubes" : l'année passée, c'était les Préludes, cette année, le 3è Scherzo , la Mazurka op.17/4 et l'Andante spianato avec sa grande Polonaise.
C'est un peu dommage, mais qu'importe! car d'une part, c'est toujours très bien joué et d'autre part, cela permet une comparaison entre les artistes sur une œuvre qu'on aime.
Deux bis dans l'esprit du récital : " Sevilla" de la Suite Espanola et "Pagodes" de Debussy où elle nous a confirmé son art du toucher.
Et, en plus, une réelle empathie avec l'auditoire et comme m'ont dit mes amis festivaliers, elle est belle avec une belle prestance , ce qui ne gâche rien!